La Maison Forte

SAUVAGE

Le jardin de notre histoire

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Un jardin pour le XXIème siècle

Dessiner un jardin remarquable contemporain

Un rocher sur lequel s’est, dès le XIIIe siècle, construit un château dont la première mission a été de protéger la source qui alimente la vallée… Sur quelques hectares, les dénivelés boisés des micro-falaises ouvrent sur un vallon humide regorgeant de vie… Au centre de ce jardin, une pièce d’art exceptionnelle, un très grand vivier de pierre du XVIIIème siècle (50 mètres X 10 X 2 ; une pièce maitresse du patrimoine nouvel aquitain) ; ce vivier est un élément majeur d’un jardin d’agrément à la française, suivant le goût du XVIIIème siècle.

À nous désormais d’inventer la suite de l’aventure…

Vivier : (du latin vivarium, de vivere : vivre) réservoir où sont placés les poissons. Au figuré : Milieu favorable au développement d’idées, de personnalités. Un vivier de talents.

Demain : le dessin ambitieux d’un jardin vivant qui, sur un espace concentré, compose avec différents écosystèmes en interrelation : verdoyants, arborés, rocheux, humides. Un jardin dédié à l’eau, aux enjeux contemporains de sa gestion, à ses usages et aux urgences de sa préservation. Le premier jardin remarquable dédié à la connaissance et la mise en lumière d’une nature presque sauvage.

Là, des scientifiques, des artistes, des jeunes, des voisins, des touristes, des agriculteurs se rencontrent, apprennent, expérimentent, confrontent et transforment, se reposent et rêvent d’un avenir autrement.

Projet donc : créer un jardin remarquable pour le XXIème siècle.

Pour réconcilier nature et culture, nous pouvons semer autrement notre futur.


CONTEXTE 

Problématique du projet, historique
À l’origine coulait une source

Situé en Pays de Serres, le domaine entourant le château de Monbalen est représentatif d'une des neuf unités paysagères Lot-et-Garonnaises. Différents milieux sont présents : bâtis (Château de Monbalen et ses dépendances), zones agricoles (prairies sèches, potagers…), boisements (bois et bosquets sur côteau calcaire et ripisylves), zones humides (prairies humides, cours d’eau, vivier…). S’ajoute à cette diversité, un patrimoine hydraulique ouvragé d’exception : un vivier unique en Nouvelle-Aquitaine par sa taille, abreuvoir, lavoir, canaux. Cette mosaïque complexe est qualifiée de zone d’intérêt remarquable, notamment grâce aux espèces animales et végétales présentes. Le maillage naturel, au sein et au-delà de l’emprise de la propriété, forme un réseau écologique - Trames Vertes & Bleues - propice à la circulation des espèces qui trouvent, au sein du domaine, les conditions nécessaires pour leur établissement et leur reproduction : un véritable réservoir de biodiversité fonctionnel. Des Zones Naturelles d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF type 1 & 2) sont identifiées en continuité immédiate du domaine de La Maison forte.

De par la géomorphologie et la topographie, une source jaillit depuis le domaine et alimente une fameuse “Serre” formant ensuite la Masse d’Agen.

Malgré un vallon préservé, le plateau, constitué en grande partie d’une parcelle agricole aujourd’hui en jachère, est grandement dégradé en raison des pratiques agricoles passées. En engageant la globalité du site dans une démarche de restauration écologique et de dialogue entre les habitats écologiques, nous amenons une démarche de sensibilisation et de formation visant les habitants, enfants et agriculteurs alentour, tout en développant un projet de recherche scientifique. En mobilisant tout un panel d’acteurs locaux, nous pouvons générer une conscience de protection et de valorisation des sols vertueuse.    

Problème/perspective
Un jardin remarquable pour le XXIème siècle / protéger le vivant

Ce paysage dessine donc une réserve, un contrepoint saisissant à la gestion et à l’état des milieux naturels contemporains – les analyses de la situation de la biodiversité dans le monde et en France, coordonnées à la raréfaction des ressources signent une condamnation sans appel.

Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, on estime que le taux d’extinction des espèces est de 100 à 1000 fois supérieur à ce qu’il devrait être, du fait de l’activité humaine. 75% de la surface des zones humides a été perdue en raison de l'urbanisation, de l'agriculture et d'autres activités. La Liste rouge de l'UICN indique que plus de 30% des espèces évaluées sont menacées d'extinction.

En France, selon l’Observatoire national de la biodiversité, environ 13% des espèces évaluées sont menacées. 60 % du territoire français est utilisé à des fins agricoles ou est artificialisé avec des impacts significatifs sur la biodiversité et la fragmentation des habitats. Bien que la France ait créé un réseau de réserves naturelles qui couvre environ 20% de la superficie terrestre et a mis en place des plans d’action pour la conservation de la biodiversité, on estime que les populations d’insectes ont diminué d’environ 30% en France au cours des dernières décennies en raison des pratiques agricoles intensives. Ici comme partout dans le monde, la perte de biodiversité a des implications économiques, sociales et environnementales, y compris concernant la souveraineté alimentaire, la résilience des écosystèmes et la fourniture de services écosystémiques. Détruire le vivant ruine les conditions de vie de l’humain sur terre. Les causes de cette situation sont nombreuses : sur     exploitation des ressources, pollutions associées, réchauffement climatique… elles sont aussi – d’abord ? – culturelles. En effet, en dissociant les concepts de culture et de nature, nous avons pensé l’environnement comme un espace d’agrément sur lequel nous pensons exercer une maîtrise omnipotente ; une vision totalement opposée aux concepts de sauvage et de vivant notamment. Les dites « herbe folle » ou « mauvaise herbe » sont pourtant des réservoirs de biodiversité qu’il convient pour beaucoup d’éradiquer. Ces contre-sens sont le symptôme d’une rupture ontologique dont l’humanité paye aujourd’hui sévèrement le prix. 

Sur le domaine, entre un plateau karstique sec et un vallon regorgeant d’eau, le site est, par nature, disposé à une diversité biologique d’exception. Les espèces déjà identifiées constituent un indicateur de bonne vitalité systémique. Depuis le début de nos diagnostics, ont été contactées des espèces rares ou présentant des besoins très spécifiques, leur conférant une certaine vulnérabilité. Des enjeux sont d’ores et déjà mis en lumière :

La régénération des prairies sèches calcaires.

La préservation, la restauration ponctuelle et le renforcement du maillage des zones humides.

La reconstitution du linéaire arbustif et arboré.

L’amélioration de la qualité des sols par des actions de régénération des terres cultivées (syntropie et hydrologie régénérative) en vue de restaurer les cycles de l’eau.

L’écrin de biodiversité que nous décrivons ne fait pas exception à la règle, même sil semble protégé, les sols alentour sont érodés, la végétation souffre de la raréfaction des pluies et autres bouleversements climatiques, les sources sont contaminées      par les pesticides et chargées des fertilisants synthétiques des cultures du plateau.      

Enjeux, conséquences
Déconstruire notre rapport au vivant

Prendre soin du vivant est une urgence, ces pratiques de restauration se jouent en partie sur les terrains de l’éducation, de la production de nouveaux imaginaires, sur le test, la mise en œuvre de nouvelles pratiques agro vivrières, sur la rencontre de connaissances nouvelles -qui aujourd’hui, à force d’être cloisonnées, passent à côté des enjeux systémiques contemporains de soin et de rénovation des écosystèmes.

À l’heure où l’information liée à notre milieu de vie est anxiogène et nous laisse démunis, investir le vivant est une façon de produire une forme de ré-enchantement et de remobilisation de notre pouvoir d’agir pour nous engager dans de nouvelles pratiques qui combattront les logiques prédatrices.    


RÉPONSE

Dans cet environnement exceptionnel, fort du projet artistique, culturel, pédagogique de La Maison forte qui héberge cet écrin, nous souhaitons ménager un jardin remarquable vivant, pour métisser les publics et les connaissances dédiées à la restauration de la biodiversité et des cycles naturels, travailler un espace de synergies : une façon de replanter l’espoir dans un potager contemporain.

Ménager un jardin remarquable vivant

Une intervention raisonnée sur le milieux ambiant permettrait de ménager un « jardin remarquable vivant », vivrier et d’agrément dont la vocation serait touristique, pédagogique et expérimentale. Ainsi conçu dans une dynamique où le vivant serait préféré au confort des pratiques d’exploitations des humains, ce jardin marquerait une rupture forte avec l’art traditionnel des jardins. En jouant de certains codes d’aménagement, c’est bien aux racines de la Grèce antique que nous pourrions puiser en réinventant la notion de Bois sacré : « lieu naturel respecté par l’homme, consacré à un dieu ou à un héros. » Les Grecs ont utilisé les potentiels des paysages, développant ainsi le « genius loci », l'esprit du lieu, désignant l'atmosphère particulière d'un lieu, son caractère, son histoire sous forme, notamment, de lieux destinés aux réunions et à l’enseignement (Académie de Platon et Lycée d’Aristote). Ce jardin soucieux d’un design classique revisité par un usage contemporain invite à l’apprentissage de pratiques de régénération, pour faire la preuve d’une capacité à réconcilier et à ne plus distinguer nature et culture.

Autour d’un des plus grands viviers de la région Nouvelle Aquitaine, construit au XVIIIème siècle par la famille de Mellet, nous construisons la synthèse de notre projet : transmettre une perspective culturelle remobilisatrice, partager une culture du vivant, valoriser notre patrimoine pour inventer des futurs désirables, mettre en œuvre d’autres paysages et d’autres imaginaires de la ruralité.

Métisser les publics et les connaissances 

En faisant la preuve par l’expérience, de notre capacité à vivre autrement non l’aménagement mais le ménagement des paysages nous souhaitons toucher un public de :

Jeunes : Bien sûr, ce sont les plus jeunes qu’il faut convaincre de la nécessité de faire autrement tout en apportant la preuve que, « les plus anciens s’attèlent déjà à la tâche » et ne s’inscrivent pas systématiquement dans une logique de prédation. Ces jeunes sont aussi les professionnels à former (agriculteurs, biologistes, écologues…) qui, dans cet espace, trouveront non seulement un levier d'épanouissement            mais plus encore rencontreront d’autres savoirs, d’autres compétences qui, aujourd’hui, travaillent de manière isolée. Ce jardin sera enfin le lieu d’exercice, de découverte et d’espoir des jeunes accueillis dans le cadre de notre école Ecole de la Transition Ecologique, dédiée aux « décrocheurs ».

Les jeunes viennent apprendre dans le cadre d’initiations, formations à l’agro écologie, conception, gestion des paysages, c’est un support de remobilisation et de préqualification professionnelle.

Des jeunes étudiants en écoles de paysagistes et/ou d’architecture, viennent s’immerger dans un espace exceptionnel d’apprentissage et d’innovations dans le cadre de workshops de création de nouveaux environnements vivriers et d’agréments.

Visiteurs : En cassant les codes du jardin nous informons les publics sur l’état de la biodiversité dans le monde, sur ses enjeux et nous les sensibilisons sur notre capacité à faire et à vivre autrement avec le vivant. Ce ménagement d’un espace original, par sa dimension unique, promet de fédérer un large public autour de parcours de découvertes, de détentes et de dégustations végétales.

Des touristes viennent pour un parcours de découvertes d’œuvres, s’installent.

Professionnels : La rupture nature / culture dont souffre notre civilisation aujourd’hui va jusqu’à une construction des connaissances en silos. Les chercheurs ont besoin désormais de co-construire leurs initiatives pour trouver des solutions idéales adaptées à chaque environnement, agronomes, spécialistes des sols vivants, hydrologues ont tout à apprendre d’expériences de rencontres dans des espaces différents.

Voisins et agriculteurs : Niché en amont d’une vallée, ce paysage inspire un plus large territoire et souffre de l’état de son exploitation. En faisant la preuve d’une capacité de faire autrement, en développant les outils et compétences nécessaires, nous pouvons travailler à convaincre le plus grand monde à restaurer l’ensemble de la trame verte et bleue du pays de Serre, territoire paysagé aujourd’hui fragilisé. Ce jardin est un levier de changement pour un plus large territoire.


Etre synergie

Le domaine de la Maison forte profite d’un paysage rare pour renforcer son attractivité, la puissance d’une expérience ancrée sur le soin du vivant. Ce domaine paysager qui bénéficie d’une histoire vieille de 900 ans, inscrit la question de la biodiversité dans une vision patrimoniale exceptionnelle aujourd’hui renforcée par la présence d’une école et d’artistes, chercheurs et scientifiques tous inscrits dans une même démarche : penser, agir pour le vivant, faire la preuve que notre histoire collective n’est pas promise à une fin annoncée. En investissant la preuve du vivant, en construisant une expérience autre avec la nature nous faisons la preuve auprès des visiteurs que l’on peut relationner autrement avec la nature, auprès des plus jeunes nous prouvons qu’il existe de l’espoir, d’autres métiers, d’autres compétences plus enrichissantes pour se nourrir et prendre soin de notre environnement, auprès des professionnels nous apportons la preuve que l’on peut agir différemment et auprès des voisins et des agriculteurs que notre paysage est un commun social et culturel.


Replanter l’espoir dans un potager contemporain

L’objectif de cet investissement est :

- d’offrir le temps nécessaire pour continuer à diagnostiquer l’environnement du jardin remarquable sauvage.

- fédérer les compétences pour penser en commun ce paysage

- financer les aménagements nécessaires (restauration pièces d’eau, plantation de haies, plantes, locaux techniques…)

- garantir l’entretien

- accueillir les différentes cibles, constituer et transmettre les savoirs.


ATOUT / GARANTIES / ASSURANCES

L’écosystème de La Maison forte est fort de plus d’une quarantaine de compétences et de partenaires sur lesquelles s’appuiera l’équipe projet.


Céline Hough chargée de l’action agroécologique, chargée de ce projet.

Après un bac scientifique B.T.S. A Gestion et Protection de la Nature au Pôle Sup Nature, Montpellier elle complète sa formation avec une Licence pro Eco-paysage Végétal Urbain Muséum National d'Histoire Naturelle, Faculté Paris Saclay, Ecole du Breuil. Près de 10 ans d’expériences à l’international, en charge de différents écosystèmes lui permettent aujourd’hui d’avoir une vision large, riche et généreuse de ce projet de jardin.

Pour parfaire, enrichir et sécuriser ce qui s’apparente à un véritable débat, Céline s’appuie sur de nombreuses compétences.

+ Le cabinet Anima piloté par Vania Dormoy paysagiste, conseil de l’Etat en DREAL, Emmanuel Bourguignon consultant en microbiologie des sols et Sophie Bertin consultante en écophysiologie et gestion forestière propose un plan guide de l’ensemble du programme.

+ Séverine Toulis spécialiste de constitution et d’animation de dynamiques régénératrices des paysages sociaux. La mission de Séverine est d’accompagner l’organisation de partenariats scientifiques notamment avec l’INRAE, l’école du paysage de Versailles…


Infos pratiques

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